NOVECENTO

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NOVECENTO est l’histoire d’un homme, le personnage principal, né sur le bateau et qui devient un pianiste célèbre avec l’orchestre du navire. Tout va bien jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. The Great Virginian est alors transformé en hôpital flottant. Après la guerre, le navire est en si mauvais état que l’on décide de le dynamiter en pleine mer. Novecento restera à bord.

Le directeur François Girard a décidé de situer l’ensemble de l’action dans la cale jouxtant la salle des machines, là ou se déroulent les derniers moments de la pièce. Tout au long de la pièce, d’une durée d’environ 90 minutes, l’acteur est assis sur une boîte de dynamite.

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On ne comprend ce qu’il en est qu’en toute fin, juste avant l’explosion du navire. Il n’y a pas de changement de décor, pas d’autres acteurs, uniquement cet homme qui nous raconte une histoire de façon très personnelle. Seul l’éclairage et le son changent subtilement, lentement, de façon hypnotique, parfois pour souligner un état émotionnel du personnage, parfois pour représenter un lieu ou un moment abordé dans le monologue.

Pour NOVECENTO, le point de départ était simple. Dès notre première rencontre, François était sûr d’une chose. Il voulait que tous les sons entendus dans NOVECENTO soient émis par un piano. Le bruit de la tempête, le bruit du navire, le bruit de la pluie, celui de l’océan — tous !

J’ai commencé par créer et enregistrer une collection de sons qui feraient ensuite office de matière première. Pour cela, nous avons passé 12 heures dans un studio de la Société Radio-Canada, en compagnie d’un magnifique piano à queue et d’un ingénieur du son très ouvert d’esprit… Dessous, dessus, dedans, François a cogné (délicatement), frôlé, pincé, caressé, tapé, frappé, sondé chaque centimètre de l’instrument.

Nous avons cherché des rythmes, des textures, des sonorités étranges. À la base, nous nous sommes beaucoup amusés. Ne sachant pas exactement comment nous allions procéder avec cette matière première, nous avons enregistré chaque minute de la séance.

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Dès l’entrée des spectateurs, le son de la salle des machines se faisait déjà entendre. Présent pendant la quasi-totalité de la pièce de façon sourde et subtile, il pouvait être perçu comme le grondement continu du navire traversant les flots. La plus grande partie de ce son passait par des hauts-parleurs reproduisant les basses fréquences (sous-graves ou sub). Nous avons toujours placé ces hauts-parleurs de manière à ce que les vibrations générées par le son semblent transmises par la structure même du théâtre. Chaque théâtre avait sa propre salle des machines.

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Pourtant, comme chacun des sons de NOVECENTO celui-ci aussi avait été produit lors de la séance d’enregistrement avec le piano à queue.

Voilà comment émerge ce son :

1- Son original du piano

2- Transposition du segment original – 500 cents

3- Le même segment transposé – 1 000 cents

4- Le même segment transposé  – 1 500 cents

5- Et enfin,  un extrait de la musique de NOVECENTO